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Rencontre avec Lova 34

Rencontre avec Lova 34

[:fr]

« Les soirées malgaches », je n’avais plus aucun intérêt pour ce type d’événement. Tellement j’étais déçu et lassé. De mémoire, sur 10 soirées que j’ai faites, 2 en valaient réellement la chandelle, le reste… pitoyable. Bref, j’avais décidé de mettre une croix dessus. Je ne voulais plus avoir à faire aux plaisanteries de très mauvais goût orchestrées par des énergumènes qui pensent qu’ils sont au bled. Ou encore l’attente interminable au bar pour qu’on prenne enfin ta commande ou juste qu’on t’apporte ta bouteille à ta table. Sans oublier le groupe de mecs déjà bourré qui sait qu’à cette soirée-là c’est certain, personne ne se fera recaler…

Et pourtant, quand j’ai ouïe dire de la bouche de mon amie cette phrase à propos de la soirée où elle s’est rendue vendredi dernier, quel ne fut pas mon étonnement. « C’était vraiment super, j’avais du mal à croire que c’était une soirée organisée par un malgache », rien que ça. Il faut savoir que Patricia est une personne très difficile et contradictoire, avec son air de jeune bourgeoise, ses chaussures de luxe et son maquillage toujours impeccable. C’est une valeur sûre en matière de soirée parisienne. Je sentis mon esprit titillé et ma curiosité attisée par tout ça. Un flot de questions submergèrent ma tête, la première étant : qui était l’auteur de ces soirées incroyables ?  Il fallait absolument que je rencontre cette personne car moi qui m’étais juré de ne plus mettre un pied à une de ses soirées « malgache », j’étais sur le point de complètement changer d’avis.

RENCONTRE avec LOVA RICHARD RAZAFINJATO: DJ et fondateur d’une agence évènementielle à Paris.

Super, j’ai réussi à avoir un entretien avec Lova, ce dernier me propose de l’accompagner à un événement où il doit mixer et pas n’importe lequel puisque c’est un mariage. Il me donne donc rendez-vous en bas de chez lui, dans le XVIème, prestigieux arrondissement de Paris. En malgache qui se respecte, il mettra quand même 10 minutes avant de me rejoindre à la hâte me disant que nous devons nous dépêcher. On monte dans sa voiture, s’arrête 500 mètres plus loin pour faire le plein et c’est parti. Je l’observe, il a l’air calme et décomplexé, je n’ai aucun mal à m’entendre, à converser et même sympathiser avec lui.

AU TOUT DÉBUT

Tu mixes depuis longtemps ?

 Oh oui, depuis mes années de lycée. J’étais au Lycée Français d’Antananarivo, de la promotion 2000. Et à l’époque, quand il y avait une boum ou un bal des jeunes organisés par le lycée ou par des connaissances c’est moi qu’on appelait. C’est comme ça que j’ai débuté. Au fil du temps ça a évolué, j’ai commencé à organiser des soirées et j’ai pu ainsi développer un réseau.

 

Et quand tu es arrivé en France ? Tu as très vite trouvé tes repères ou tu as quand même mis un certain temps avant de t’adapter pour continuer à faire ce que tu aimes, le choc des cultures pouvant être une barrière.

 Je suis venu poursuivre mes études en France directement après mon bac. Je n’ai pas vraiment rencontré de grandes difficultés quand il s’agissait de jouer le DJ. Après, c’est peut-être parce que j’étais à Montpellier, c’est une ville estudiantine où il fait bon vivre. On s’y plait très facilement. D’ailleurs j’ai eu un gros coup de cœur pour cette ville, je l’adore. Le choc des cultures ne m’a pas frappé plus que ça. Quoi qu’en débarquant dans une ville comme Montpellier, on voit quand même la liberté des ados qui sortent du lycée et qui font tout et n’importe quoi une fois en France sans la présence des parents. Ça m’avait marqué.

Enfin, j’ai un frère qui mixait déjà à l’époque, bien avant que je débarque ici. Aussi bien sur Paris qu’à Montpellier et quelque part, ça m’a permis de me frayer un chemin plus « facilement ». Le reste s’est un peu enchaîné, très vite, j’y ai commencé à organiser des soirées : privées ou étudiantes.

Pourquoi LOVA 34 ?

 Figures-toi que ce n’est même pas moi qui l’ai choisi. On me l’a attribué. Comme il y avait déjà d’autres DJ « Lova » les gens ont d’abord commencé à me nommer Lova Montpellier, mais comme ça faisait un peu long, ils l’ont remplacé par le numéro départemental qui est 34. Et ça m’allait.

LES ETUDES SUPERIEURES

 Tu sembles adorer Montpellier alors pourquoi être venu t’installer à la capitale ?

 C’est un concours de circonstances qui a fait que je suis venu m’installer ici. Il est vrai qu’à la base, je voulais rester là-bas. Je trouvais vraiment que les parisiens étaient froids avec un côté snob. Tandis qu’ailleurs, les gens sont plus chaleureux, sympathiques.

Mais après mon DEUG en AES, j’ai décidé de poursuivre par une école de commerce en alternance et qui dit alternance, dit entreprise. J’ai beau cherché, je n’ai malheureusement pas réussi à en trouver une. J’ai donc dû me résoudre à élargir mes recherches au delà de la ville montpelliéraine. Voilà comment je suis arrivé à Paris.

Tu as donc fait de grande étude supérieure, tu avais déjà comme objectif de créer ta propre boite depuis le début?

 Non, pas vraiment. Enfant, j’avoue que j’avais cette idée en tête mais vaguement comme ça. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais ado je pensais qu’être son propre patron c’était être pilote ou ingénieur… Bizarre non !? Plus tard, la seule chose dont j’étais persuadé était que je désirais travailler dans le milieu du commerce et du marketing. Puis, avec les études, la vie que je menais j’ai travaillé un peu partout, par exemple pour mon alternance, j’ai commencé à travailler chez BNP Paribas Real Estate. Ensuite quant-il a fallu s’inscrire en MASTER 2 – marketing et commerce-, j’ai fait quelques jobs étudiants comme les vendanges en été et puis McDo. À côté je continuais à mixer et à organiser des évènements quand le temps me le permettait. C’est une véritable passion. Même quand je n’étais pas disponible, je me souviens que les gens m’appelaient pour avoir des renseignements, des infos sur telles ou telles choses, quelles salles conviendraient, vers qui aller… J’étais devenu en quelque sorte une espèce d’intermédiaire et prestataire. Mais l’idée d’en faire mon vrai métier ne m’était pas encore venue.

  SAM_0066a 1235884_10151654094831344_758522058_n SAM_0019a

L’EXPERIENCE DU TRAVAIL, L’AVENTURE

 Tu as déjà fait les cueillettes en été ? (WOW) il paraît que c’est très physique et parfois même éprouvant psychologiquement puisqu’il faut se lever tôt, travailler sous un soleil de plomb, dormir sous des tentes ou dans des granges… et même Mcdo, ce n’est pas un métier facile. Quels souvenirs en gardes-tu?

 Oui c’est vrai, les vendanges c’est pas d’la rigolade : c’est dur, très physique effectivement et donc pas toujours évident. J’ai toujours eu une âme aventureuse et j’aime me lancer des défis à moi même (rire). Mais j’étais surtout avec mes amis, alors il y avait une superbe ambiance, tous les soirs c’était la fête et ça, franchement ça compensait le reste et puis pour un étudiant c’est plutôt rentable.

Après ça ce genre d’expérience je peux vous dire qu’on a un acquis une certaine résistance et un moral d’acier. Du coup Mcdo ça c’est bien passé. D’ailleurs, j’en garde même un bon souvenir puisque je n’y suis resté qu’un an mais j’avais commencé comme équipier et j’ai pu évolué jusqu’au poste de manager. J’étais content.

 C’est quand même impressionnant d’évoluer si vite (1an). Ton expérience et ton dynamisme doivent t’avoir beaucoup servit. Tu aurais même pu faire carrière jusqu’à devenir directeur, pourquoi être parti ?

 J’aurais pu, on me l’a d’ailleurs très vite fait comprendre. Mais la réponse est juste que je rêvais d’autre chose, je ne voulais pas m’arrêter la, c’était trop linéaire, encore une fois mon goût pour l’aventure à surement pris le dessus, je suis donc parti. Et ce qu’on apprend nous sert toujours, il faut savoir y mettre du cœur.

FRANCHIS LE PAS, LANCES-TOI

 C’est donc comme ça que tu as décidé de devenir ton propre chef ?

 Non, l’idée ne m’est pas venue tout de suite, elle viendra d’ailleurs bien plus tard puisque j’avais réussi à décrocher un job de commercial chez HP où je suis resté trois ans. Le déclic, si on peut l’appeler comme ça est survenu quand la firme a elle aussi été touchée de plein fouet par la crise. Celle-ci proposa alors un plan social et pour moi qui parallèlement avais toujours continué mes activités de Dj, d’organisateur et de prestataire. Puis, mon réseau avait bien grandi. D’ailleurs, je me suis aperçu à un moment qu’on me sollicitait vraiment. De plus en plus de clients venaient me voir et de plus en plus souvent en fin de soirée ou même, en plein milieu. Ils me disaient qu’ils étaient satisfaits et qu’ils aimeraient qu’il y ait plus souvent des soirées comme ça. Puis, si c’était un mariage, ils repartaient avec mes coordonnées. C’est tout ça réunit qui m’on fait sauter le pas et à lancer ma boite d’évènementielle.

 

Parles moi de PREST’AVENUE  

 Crée en mars 2013, plus précisément le 30. C’est ma date d’anniversaire, c’est fait exprès (tout content, tout sourire). On existe donc maintenant depuis un an et demi. C’est tout récent mais j’en suis extrêmement fier et je peux dire que je ne regrette absolument rien. Pour l’occasion, j’ai organisé une soirée d’inauguration, on s’est bien amusé.

Pour le moment les choses se passent bien, bon il y a des choses à améliorer bien sûr mais je prends le temps. Tu travailles seul ? Dans la société même oui. Je gère toutes les demandes en amont et puis comme il y a plusieurs branches d’activités dans l’agence «évènementielle », les seules parties que j’assure moi même c’est le DJ et le conseil évènementiel. Pour le reste comme la décoration, traiteur, son et image, je fais appel à des prestataires. Par ailleurs, j’ai aussi d’autres collaborateurs qui sont en freelances dont les domaines sont le marketing et la communication. Ils m’aident pour des manifestations ponctuelles, quand je sais que je ne peux pas tout gérer seul.

Soirée d'inauguration Prest'Avenue
  • Soirée d'inauguration Prest'Avenue

 

Tu savais que les soirées malgaches, du moins à Paris avaient une certaine réputation ?

(Un peu gêné) De quoi tu parles ? Qu’est-ce que tu veux dire par réputation ?

Ben c’est là la question, dis moi si tu as une impression, un avis par rapport à la réputation des soirées malgaches ou si tu as déjà entendu des critiques dessus.

Alors quand je suis arrivé sur Paris, les soirées malgaches pouvaient être classées en 2 catégories, il y avait d’un côté « les cools » et de l’autre les heu (hésitant) « les blédards ». Avec le temps, les soirées cools ont disparu pour laisser place à l’autre catégorie. D’ailleurs par rapport à ça, les gens qui allaient à mes soirées m’incitaient à en faire beaucoup plus. Ce n’était pas vraiment possible étant donné qu’à l’époque j’étais encore étudiant. Blédard ? humm c’est quoi ? C’est un mot que j’ai encore une fois retenu au fil du temps, par les clients eux-mêmes. C’est simple ils en avaient marre. Pour eux, les soirées étaient un peu trop fermées malgache. Il y avait pour eux un sentiment d’excessivité associé à ces soirées: trop de musique malgache, trop de monde dont la très grande majorité des malgaches, trop loin, trop alcoolisées… et j’en passe. Mais bon ça c’est ce que disent les gens. Et je suis d’accord avec ce qu’ils disent.

 Alors, qu’est ce qui distingue ton agence évènementielle des autres ?

(Tout pensif et l’air hyper sérieux) : La diversité des prestations que l’on propose. Notre expérience et notre savoir faire. On fait tout (ou presque). Par exemple, si un client a une demande spéciale ou des attentes particulières, on mettra tout en œuvre pour lui apporter une entière satisfaction. De plus, on propose des services à la carte ou en pack adaptables selon les besoins avec des tarifs très attractifs.

Une de nos plus grandes exclusivités sont les DISCOBUS. Ouuu c’est quoi ? Des bus géants qui vous emmène faire une petite ballade à Paris, passant par les plus beaux monuments et avenues : Champs-Elysées, Arc de Triomphe, la Tour Eiffel. L’idée c’est de pouvoir faire la fiesta simultanément avec tous vos proches, amis, collègues. Le disco bus peut accueillir jusqu’à 70 personnes.

Et bien sur il y a tes soirées. Eh oui, mes soirées (rire). Quels en sont tes secrets? Pourquoi les gens sont si fidèles à tes soirées ? Qui pourtant ne cessent de changer de lieu ?

Si fidèle ? (mdr) Non sérieusement, ce n’est pas la première fois que j’ai entendu parler de toi, des soirées que tu organisais, tu as forcément une recette… magique ? Non, je n’ai pas de recette magique, j’essaie juste de m’appliquer et de me donner à fond. Par exemple, quand on me propose un projet évènementiel, il est impératif de moi de ressentir le feeling. C’est-à-dire qu’il faut que le projet en lui même me plaise, sinon je ne l’accepte pas car je sais que je ne me donnerais pas à fond.

Quand aux lieux, c’est fait exprès. On va dire que j’ai quelques règles d’or en matière de soirée, c’est peut-être grâce à ça que les gens aiment ce que je fais et me suivent.

D’abord, là où ça se passe, le lieu. Tout se passe à Paris, c’est important pour moi que mes clients puissent venir en métro, RER ou bus. Ensuite, il y a le fait de constamment changer d’endroit. Tout simplement car j’aime l’idée de faire découvrir de nouveaux espaces aux gens, la déco, l’architecture, les adresses…

Et puis comme mes soirées sont ouvertes à tous. On peut certainement appeler ça « soirée malgache » mais tu peux être sûre qu’à mes soirées, tu verras de tout, on est très cosmopolite à Prest’avenue. Par rapport à ça en musique, je mets de tout. Mais ça peut aussi dépendre du thème de la soirée, si il y en a un. Une chose est sûre dans tous les cas, il y a toujours du son malgache quoi qu’il arrive. L’un de mes objectifs est aussi de faire découvrir et promouvoir Madagascar et sa culture. Donc dès que je peux, je le fais, à travers divers moyens.

Enfin, je m’efforce de donner une image assez classe, chic sans pour autant paraître snob aux évènements. Faire des dress codes par exemple, avertir le client de la couleur de ce qui l’attend à la soirée. Ainsi, ça évite les mauvaises surprises. Et puis, je mise beaucoup sur la sécurité, je fais toujours appel à des prestataires pour assurer l’événement. On n’est jamais trop prudent.

Merci beaucoup pour cette interview, tu es quelqu’un de super et qui sait ce qu’il veut. J’ai hâte d’aller à l’une de tes soirées, spécialement celles du discobus. À très bientôt, Lova.

Merci à toi, et n’hésites pas à venir aux soirées.

Rendez-vous sur PRESTAVENUE
Photos: Facebook, Live Rasol
 
[:en]

Comme je l’expliquais dans mon article « Les soirées malgaches », je n’avais plus aucun intérêt pour ce type d’événement. Tellement j’étais déçu et lassé. De mémoire, sur 10 soirées que j’ai faites, 2 en valaient réellement la chandelle, le reste… pitoyable. Bref, j’avais décidé de mettre une croix dessus. Je ne voulais plus avoir à faire aux plaisanteries de très mauvais goût orchestrées par des énergumènes qui pensent qu’ils sont au bled. Ou encore l’attente interminable au bar pour qu’on prenne enfin ta commande ou juste qu’on t’apporte ta bouteille à ta table. Sans oublier le groupe de mecs déjà bourré qui sait qu’à cette soirée là c’est certain, personne ne se fera recaler…

Et pourtant, quand j’ai ouïe dire de la bouche de mon amie cette phrase à propos de la soirée où elle s’est rendue vendredi dernier, quel ne fut pas mon étonnement. « C’était vraiment super, j’avais du mal à croire que c’était une soirée organisée par un malgache », rien que ça. Il faut savoir que Patricia est une personne très difficile et contradictoire, avec son air de jeune bourgeoise, ses chaussures de luxe et son maquillage toujours impeccable. C’est une valeur sûre en matière de soirée parisienne. Je sentis mon esprit titillé et ma curiosité attisée par tout ça. Un flot de questions submergèrent ma tête, la première étant : qui était l’auteur de ces soirées incroyables ?  Il fallait absolument que je rencontre cette personne car moi qui m’étais juré de ne plus mettre un pied à une de ses soirées « malgache », j’étais sur le point de complètement changer d’avis.

RENCONTRE avec LOVA RICHARD RAZAFINJATO: DJ et fondateur d’une agence évènementielle à Paris.

Super, j’ai réussi à avoir un entretien avec Lova, ce dernier me propose de l’accompagner à un événement où il doit mixer et pas n’importe lequel puisque c’est un mariage. Il me donne donc rendez-vous en bas de chez lui, dans le XVIème, prestigieux arrondissement de Paris. En malgache qui se respecte, il mettra quand même 10 minutes avant de me rejoindre à la hâte me disant que nous devons nous dépêcher. On monte dans sa voiture, s’arrête 500 mètres plus loin pour faire le plein et c’est parti. Je l’observe, il a l’air calme et décomplexé, je n’ai aucun mal à m’entendre, à converser et même sympathiser avec lui.

AU TOUT DÉBUT

Tu mixes depuis longtemps ?

 Oh oui, depuis mes années de lycée. J’étais au Lycée Français d’Antananarivo, de la promotion 2000. Et à l’époque, quand il y avait une boum ou un bal des jeunes organisés par le lycée ou par des connaissances c’est moi qu’on appelait. C’est comme ça que j’ai débuté. Au fil du temps ça a évolué, j’ai commencé à organiser des soirées et j’ai pu ainsi développer un réseau.

 

Et quand tu es arrivé en France ? Tu as très vite trouvé tes repères ou tu as quand même mis un certain temps avant de t’adapter pour continuer à faire ce que tu aimes, le choc des cultures pouvant être une barrière.

 Je suis venu poursuivre mes études en France directement après mon bac. Je n’ai pas vraiment rencontré de grandes difficultés quand il s’agissait de jouer le DJ. Après, c’est peut-être parce que j’étais à Montpellier, c’est une ville estudiantine où il fait bon vivre. On s’y plait très facilement. D’ailleurs j’ai eu un gros coup de cœur pour cette ville, je l’adore. Le choc des cultures ne m’a pas frappé plus que ça. Quoi qu’en débarquant dans une ville comme Montpellier, on voit quand même la liberté des ados qui sortent du lycée et qui font tout et n’importe quoi une fois en France sans la présence des parents. Ça m’avait marqué.

Enfin, j’ai un frère qui mixait déjà à l’époque, bien avant que je débarque ici. Aussi bien sur Paris qu’à Montpellier et quelque part, ça m’a permis de me frayer un chemin plus « facilement ». Le reste s’est un peu enchaîné, très vite, j’y ai commencé à organiser des soirées : privées ou étudiantes.

Pourquoi LOVA 34 ?

 Figures-toi que ce n’est même pas moi qui l’ai choisi. On me l’a attribué. Comme il y avait déjà d’autres DJ « Lova » les gens ont d’abord commencé à me nommer Lova Montpellier, mais comme ça faisait un peu long, ils l’ont remplacé par le numéro départemental qui est 34. Et ça m’allait.

LES ETUDES SUPERIEURES

 Tu sembles adorer Montpellier alors pourquoi être venu t’installer à la capitale ?

 C’est un concours de circonstances qui a fait que je suis venu m’installer ici. Il est vrai qu’à la base, je voulais rester là-bas. Je trouvais vraiment que les parisiens étaient froids avec un côté snob. Tandis qu’ailleurs, les gens sont plus chaleureux, sympathiques.

Mais après mon DEUG en AES, j’ai décidé de poursuivre par une école de commerce en alternance et qui dit alternance, dit entreprise. J’ai beau cherché, je n’ai malheureusement pas réussi à en trouver une. J’ai donc dû me résoudre à élargir mes recherches au delà de la ville montpelliéraine. Voilà comment je suis arrivé à Paris.

Tu as donc fait de grande étude supérieure, tu avais déjà comme objectif de créer ta propre boite depuis le début?

 Non, pas vraiment. Enfant, j’avoue que j’avais cette idée en tête mais vaguement comme ça. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais ado je pensais qu’être son propre patron c’était être pilote ou ingénieur… Bizarre non !? Plus tard, la seule chose dont j’étais persuadé était que je désirais travailler dans le milieu du commerce et du marketing. Puis, avec les études, la vie que je menais j’ai travaillé un peu partout, par exemple pour mon alternance, j’ai commencé à travailler chez BNP Paribas Real Estate. Ensuite quant-il a fallu s’inscrire en MASTER 2 – marketing et commerce-, j’ai fait quelques jobs étudiants comme les vendanges en été et puis McDo. À côté je continuais à mixer et à organiser des évènements quand le temps me le permettait. C’est une véritable passion. Même quand je n’étais pas disponible, je me souviens que les gens m’appelaient pour avoir des renseignements, des infos sur telles ou telles choses, quelles salles conviendraient, vers qui aller… J’étais devenu en quelque sorte une espèce d’intermédiaire et prestataire. Mais l’idée d’en faire mon vrai métier ne m’était pas encore venue.

  SAM_0066a 1235884_10151654094831344_758522058_n SAM_0019a

L’EXPERIENCE DU TRAVAIL, L’AVENTURE

 Tu as déjà fait les cueillettes en été ? (WOW) il paraît que c’est très physique et parfois même éprouvant psychologiquement puisqu’il faut se lever tôt, travailler sous un soleil de plomb, dormir sous des tentes ou dans des granges… et même Mcdo, ce n’est pas un métier facile. Quels souvenirs en gardes-tu?

 Oui c’est vrai, les vendanges c’est pas d’la rigolade : c’est dur, très physique effectivement et donc pas toujours évident. J’ai toujours eu une âme aventureuse et j’aime me lancer des défis à moi même (rire). Mais j’étais surtout avec mes amis, alors il y avait une superbe ambiance, tous les soirs c’était la fête et ça, franchement ça compensait le reste et puis pour un étudiant c’est plutôt rentable.

Après ça ce genre d’expérience je peux vous dire qu’on a un acquis une certaine résistance et un moral d’acier. Du coup Mcdo ça c’est bien passé. D’ailleurs, j’en garde même un bon souvenir puisque je n’y suis resté qu’un an mais j’avais commencé comme équipier et j’ai pu évolué jusqu’au poste de manager. J’étais content.

 C’est quand même impressionnant d’évoluer si vite (1an). Ton expérience et ton dynamisme doivent t’avoir beaucoup servit. Tu aurais même pu faire carrière jusqu’à devenir directeur, pourquoi être parti ?

 J’aurais pu, on me l’a d’ailleurs très vite fait comprendre. Mais la réponse est juste que je rêvais d’autre chose, je ne voulais pas m’arrêter la, c’était trop linéaire, encore une fois mon goût pour l’aventure à surement pris le dessus, je suis donc parti. Et ce qu’on apprend nous sert toujours, il faut savoir y mettre du cœur.

FRANCHIS LE PAS, LANCES-TOI

 C’est donc comme ça que tu as décidé de devenir ton propre chef ?

 Non, l’idée ne m’est pas venue tout de suite, elle viendra d’ailleurs bien plus tard puisque j’avais réussi à décrocher un job de commercial chez HP où je suis resté trois ans. Le déclic, si on peut l’appeler comme ça est survenu quand la firme a elle aussi été touchée de plein fouet par la crise. Celle-ci proposa alors un plan social et pour moi qui parallèlement avais toujours continué mes activités de Dj, d’organisateur et de prestataire. Puis, mon réseau avait bien grandi. D’ailleurs, je me suis aperçu à un moment qu’on me sollicitait vraiment. De plus en plus de clients venaient me voir et de plus en plus souvent en fin de soirée ou même, en plein milieu. Ils me disaient qu’ils étaient satisfaits et qu’ils aimeraient qu’il y ait plus souvent des soirées comme ça. Puis, si c’était un mariage, ils repartaient avec mes coordonnées. C’est tout ça réunit qui m’on fait sauter le pas et à lancer ma boite d’évènementielle.

 

Parles moi de PREST’AVENUE  

 Crée en mars 2013, plus précisément le 30. C’est ma date d’anniversaire, c’est fait exprès (tout content, tout sourire). On existe donc maintenant depuis un an et demi. C’est tout récent mais j’en suis extrêmement fier et je peux dire que je ne regrette absolument rien. Pour l’occasion, j’ai organisé une soirée d’inauguration, on s’est bien amusé.

Pour le moment les choses se passent bien, bon il y a des choses à améliorer bien sûr mais je prends le temps. Tu travailles seul ? Dans la société même oui. Je gère toutes les demandes en amont et puis comme il y a plusieurs branches d’activités dans l’agence «évènementielle », les seules parties que j’assure moi même c’est le DJ et le conseil évènementiel. Pour le reste comme la décoration, traiteur, son et image, je fais appel à des prestataires. Par ailleurs, j’ai aussi d’autres collaborateurs qui sont en freelances dont les domaines sont le marketing et la communication. Ils m’aident pour des manifestations ponctuelles, quand je sais que je ne peux pas tout gérer seul.

Soirée d'inauguration Prest'Avenue
  • Soirée d'inauguration Prest'Avenue

 

Tu savais que les soirées malgaches, du moins à Paris avaient une certaine réputation ?

(Un peu gêné) De quoi tu parles ? Qu’est-ce que tu veux dire par réputation ?

Ben c’est là la question, dis moi si tu as une impression, un avis par rapport à la réputation des soirées malgaches ou si tu as déjà entendu des critiques dessus.

Alors quand je suis arrivé sur Paris, les soirées malgaches pouvaient être classées en 2 catégories, il y avait d’un côté « les cools » et de l’autre les heu (hésitant) « les blédards ». Avec le temps, les soirées cools ont disparu pour laisser place à l’autre catégorie. D’ailleurs par rapport à ça, les gens qui allaient à mes soirées m’incitaient à en faire beaucoup plus. Ce n’était pas vraiment possible étant donné qu’à l’époque j’étais encore étudiant. Blédard ? humm c’est quoi ? C’est un mot que j’ai encore une fois retenu au fil du temps, par les clients eux-mêmes. C’est simple ils en avaient marre. Pour eux, les soirées étaient un peu trop fermées malgache. Il y avait pour eux un sentiment d’excessivité associé à ces soirées: trop de musique malgache, trop de monde dont la très grande majorité des malgaches, trop loin, trop alcoolisées… et j’en passe. Mais bon ça c’est ce que disent les gens. Et je suis d’accord avec ce qu’ils disent.

 Alors, qu’est ce qui distingue ton agence évènementielle des autres ?

(Tout pensif et l’air hyper sérieux) : La diversité des prestations que l’on propose. Notre expérience et notre savoir faire. On fait tout (ou presque). Par exemple, si un client a une demande spéciale ou des attentes particulières, on mettra tout en œuvre pour lui apporter une entière satisfaction. De plus, on propose des services à la carte ou en pack adaptables selon les besoins avec des tarifs très attractifs.

Une de nos plus grandes exclusivités sont les DISCOBUS. Ouuu c’est quoi ? Des bus géants qui vous emmène faire une petite ballade à Paris, passant par les plus beaux monuments et avenues : Champs-Elysées, Arc de Triomphe, la Tour Eiffel. L’idée c’est de pouvoir faire la fiesta simultanément avec tous vos proches, amis, collègues. Le disco bus peut accueillir jusqu’à 70 personnes.

Et bien sur il y a tes soirées. Eh oui, mes soirées (rire). Quels en sont tes secrets? Pourquoi les gens sont si fidèles à tes soirées ? Qui pourtant ne cessent de changer de lieu ?

Si fidèle ? (mdr) Non sérieusement, ce n’est pas la première fois que j’ai entendu parler de toi, des soirées que tu organisais, tu as forcément une recette… magique ? Non, je n’ai pas de recette magique, j’essaie juste de m’appliquer et de me donner à fond. Par exemple, quand on me propose un projet évènementiel, il est impératif de moi de ressentir le feeling. C’est-à-dire qu’il faut que le projet en lui même me plaise, sinon je ne l’accepte pas car je sais que je ne me donnerais pas à fond.

Quand aux lieux, c’est fait exprès. On va dire que j’ai quelques règles d’or en matière de soirée, c’est peut-être grâce à ça que les gens aiment ce que je fais et me suivent.

D’abord, là où ça se passe, le lieu. Tout se passe à Paris, c’est important pour moi que mes clients puissent venir en métro, RER ou bus. Ensuite, il y a le fait de constamment changer d’endroit. Tout simplement car j’aime l’idée de faire découvrir de nouveaux espaces aux gens, la déco, l’architecture, les adresses…

Et puis comme mes soirées sont ouvertes à tous. On peut certainement appeler ça « soirée malgache » mais tu peux être sûre qu’à mes soirées, tu verras de tout, on est très cosmopolite à Prest’avenue. Par rapport à ça en musique, je mets de tout. Mais ça peut aussi dépendre du thème de la soirée, si il y en a un. Une chose est sûre dans tous les cas, il y a toujours du son malgache quoi qu’il arrive. L’un de mes objectifs est aussi de faire découvrir et promouvoir Madagascar et sa culture. Donc dès que je peux, je le fais, à travers divers moyens.

Enfin, je m’efforce de donner une image assez classe, chic sans pour autant paraître snob aux évènements. Faire des dress codes par exemple, avertir le client de la couleur de ce qui l’attend à la soirée. Ainsi, ça évite les mauvaises surprises. Et puis, je mise beaucoup sur la sécurité, je fais toujours appel à des prestataires pour assurer l’événement. On n’est jamais trop prudent.

Merci beaucoup pour cette interview, tu es quelqu’un de super et qui sait ce qu’il veut. J’ai hâte d’aller à l’une de tes soirées, spécialement celles du discobus. À très bientôt, Lova.

Merci à toi, et n’hésites pas à venir aux soirées.

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Photos: Facebook, Live Rasol
 
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