Il y avait quelque chose de poétique dans le défilé Heaven Gaia mercredi dernier. Une poésie de l’esthétique orientale au cœur d’un faste à la française, puisque pour son show, la créatrice Xiong Ying a investit la prestigieuse salle Le grand foyer de l’Opéra Garnier.
Plus de 53 silhouettes défilent sur trois thématiques sous- jacentes.
La première, Le Nirvana et la beauté de la méditation. Les deux premiers mannequins portent des pièces réalisées avec de véritables morceaux de porcelaine déstructurés et restructurés. Elles font références aux armures des anciens guerriers chinois. Dans ce premier tableau, on aime le bleu de l’encre de chine qui réveille le blanc du tissu, le côté romantique du fushia et la puissance du rouge.
Vient ensuite le souffle de L’impartialité, qui convoque la beauté de l’équilibre. Cette partie de la collection puise son inspiration dans les palais impériaux et les dynasties. Les silhouettes sont fortes avec des coupes droites et conventionnelles. Le blanc et le noir prédominent avec des touches d’or et broderies pour représenter des dragons ou deux grues qui volent en direction du ciel, signes d’impérialité et de longévité.
Comme pour nous rappeler que la vie est un éternel recommencement, la dernière thématique renvoie à L’amplitude de la nature et sa beauté infinie.
Sur le podium, les mannequins défilent dans des tenues aux coupes beaucoup plus modernes, voire un brin excentriques et dans des tons violets. On retrouve sur presque chaque silhouette des éléments naturels tels que les montagnes de l’Himalaya, des traits qui rappellent les rizières, sans oublier les arbres et les fleurs des jardins royaux.
Mais parmi tous ces symboles de la Chine, c’est le papillon qui m’aura le plus marqué. Il était partout: sur les vêtements, les accessoires et jusque dans les cheveux, prêt à s’envoler et à répandre l’amour* dans toute l’Europe. Une vision proche du taoïsme.
Mais après tout, que serait la poésie chinoise sans sa sagesse légendaire ?